Chaque jour qui passe dans les gorges de la Nesque est un jour où chacun peut être le témoin d’une situation préoccupante. Les intrusions et les excursions aériennes par des hélicoptères et des avions de tourisme sont devenues monnaie courante et dangereuses pour les hommes comme pour la quiétude de l’avifaune.
Du jeudi 26 au dimanche 29 janvier 2023, quatre journées d’observations consécutives au rocher du Cire, ont permis de mesurer les risques et les conséquences sur un site naturel remarquable et fragile de la Région Sud, Provence Alpes Côte d’Azur.
Après un siècle d’absence dans ce milieu d’exception, le retour de certains rapaces (Vautour fauve, Aigle royal, Faucon pèlerin, Vautour percnoptère, Vautour moine, Circaète Jean le blanc) représente un formidable atout pour le jeune Parc du Mont Ventoux.
Pour mieux sensibiliser l’administration publique, les élus et les directeurs des collectivités et la population, l’association « La Nesque propre » et moi même en co-signant, avons réalisé un exposé intitulé « Quatre journées d’observations au rocher du Cire ».
Une lettre d’alerte, accompagnée de l’exposé et de la liste de 43 destinataires, a été envoyée le vendredi 10 mars 2023 aux services de l’Etat, aux collectivités territoriales et aux associations de protection de la nature pour agir de concert avec nous.
Il vous faut aussi prendre connaissance en bas de ce reportage, des observations faites le mercredi 15 mars, jour tragique pour toute la faune locale …. car rien ne prédisait une telle activité sur la zone du Castelleras et le plateau de Sault.
Les couples de Vautours fauves se forment et se restent fidèles pour toute la vie.
Pour se prouver leur attachement mutuel, le couple se lance dans une parade amoureuse. Les deux oiseaux volent très près l’un de l’autre, puis se survolent pendant de longues secondes. L’apothéose de cette parade sera atteinte quand le Vautour du dessus tendra ses pattes en signe de passion.
Les liens du couple durent toute leur vie, les deux partenaires planent ensemble haut dans le ciel, l’un au-dessus de l’autre en parfaite harmonie. Ces parades portent le nom de « vol en tandem », et peuvent être régulièrement observées. Très souvent, d’autres vautours de joignent à eux, et l’on peut alors assister à un ballet aérien mettant en scène deux, quatre ou six rapaces glissant ensemble avec les ailes tendues et largement ouvertes.
Vautour face au Ventoux
Le Vautour fauve du Ventoux(Gyps fulvus) se reconnaît à son long cou recouvert d’un fin duvet, à sa collerette blanche, et à son plumage fauve. Son bec recourbé et ses serres nous rappellent qu’il est un rapace. Son envergure imposante de 2,5 à 2,8 mètres en fait l’un des plus grands rapaces d’Europe. Malgré sa taille c’est un oiseau incapable de capturer une proie vivante.
Vautours du Ventoux en mode observation…
Le nid est situé sur les parois des falaises, sur les corniches rocheuses, dans des petites cavités.
390 km/h : ce n’est pas le record du monde de vitesse en formule 1 mais aussi celle atteinte par le faucon pèlerin, lui aussi bien présent dans les Gorges.
Ces grands vautours sont maintenant une silhouette familière pour notre Ventoux. Cependant, cette espèce très protégée est encore la cible de rumeurs et de polémiques dans certaines parties de sa distribution, notamment en France.
La population alpine de vautours fauves comprend trois colonies principales dans les Baronnies,
le Vercors et le Verdon. À partir de ces colonies, les vautours explorent l’ensemble de l’arc
alpin français à la recherche de zones propices pour sa survie.
Mais où qu’il soit, il ne passe jamais inaperçu !
Certains oiseaux ont une bague blanche ou argentée aux pattes. Je peux lire par exemple GKV pour l’un d’eux. Ce serait très interessant de savoir leur histoire… Mais pour cela il faut s’intéresser à la faune sauvage du territoire. Là où il y a une volonté il y a un chemin..
J’ai bien peur que la nature sauvage soit, une nouvelle fois, l’oubliée du territoire.
Le mâle et la femelle se relaient pendant près de 2 mois pour couver l’œuf. Par la suite, les joies de la parentalité sont partagées : le couple se relaie pour nourrir très précautionneusement et élever l’unique poussin qui restera au nid pendant près de 4 mois.
C’est peut être cela l’avenir du territoire, venir observer les ballets aériens des avions et hélicoptères au Castelleras… Il faut dire que c’est plutôt saisissant d’assister à cela tout en étant au dessus de ces aéronefs..
Le rocher du Cire culminant à 872 mètres, le Belvédère du Castelleras étant lui à 736 mètres d’altitude et le lit de la rivière Nesque étant à 544 mètres, cela laisse donc 192 mètres de possible zone aérienne pour les spectacles d’avions et hélicos sous la route…. Prenez vos places !
Vautours face au Ventoux
Les cercles aériens décrits par la troupe de vautours au dessus d’un cadavre, repéré de loin grâce à l’agitation des corvidés, sont eux aussi légendaires et bien réels. Le vautour appartient à ce groupe mal aimé mais ô combien utile des charognards. Ils bouclent la chaine alimentaire et assurent le nettoyage, avant que la putréfaction n’ouvre un boulevard aux épidémies.
Si la mort des uns c’est la vie pour les autres, les vautours dont la représentation macabre peut déranger ou faire peur, sont en fait des symboles de renaissance, dont je souligne le véritable rôle essentiel dans mon film « Ventoux renaissances sauvages ». Leur système digestif les met à l’abri de toutes les maladies véhiculées par les cadavres dont ils se nourrissent. Ce sont des agents sanitaires redoutablement efficaces et considérés par les scientifiques comme des « culs de sac » épidémiologiques.
Leur position au sommet des pyramides alimentaires entraîne indirectement un effet négatif sur les densités des charognards opportunistes (renard, corvidés, fouine, sanglier, loup.) en les privant d’une ressource alimentaire . L’absence des vautours provoque au contraire une augmentation de ces autres charognards opportunistes…
Le retour des vautours sur le territoire n’est pas étranger à la présence des loups. Lorsque en 2012 je faisais mes premières observations de vautours fauves (erratiques non nîcheurs) dans les Gorges, le nombre de loups était quasi nul sur le territoire. 13 ans après, 3 meutes sont installées sur tout le territoire et les vautours sont désormais nîcheurs.
Ce n’est pas un hasard, il y a bien une corrélation entre les deux. Les restes de repas des loups créent des opportunités alimentaires faciles pour bon nombre d’acteurs de la biodiversité locale dont les vautours. Dans mon film « Ventoux…renaissances sauvages » les images montrent que les sangliers, les renards, les grands corbeau, les aigles royaux, les vautours, les genettes profitent eux aussi des restes de repas des loups…
Les besoins caloriques du loup correspondent à 1 ou 2 kilos de « viande pure » par jour. Traduit en termes de carcasse, c’est à dire en incluant les viscères, les os et le crâne, cela correspondrait plutôt à 3,7 à 4,5 kilos par jour.
En considérant des loups d’un poids moyen de 28 kilos qui ne mangeraient que des biches et des cerfs d’un poids moyen de 80 kilos et une consommation moyenne de 4,1 kilos de carcasse par jour, la consommation moyenne correspondrait à environ 19 cerfs ou biches par loup et par année.
(source : Le loup de Jean Marc Landry)
Ces chiffres constituent un ordre d’idée et ne tiennent pas compte de la consommation de sangliers, de chevreuils, de mouflons…. et de grands cerfs qui eux pèsent jusqu’a 180 kilos. Il faudra donc soustraire à ce nombre de 19 et rajouter les autres proies.
Reste à savoir combien de loups vivent sur l’ensemble du territoire et là je vais m’abstenir de donner un nombre, qui pourrait être mal interprété, même si grâce à mon travail au quotidien dans cette nature, j’ai ma petite idée. Mais je suis bien le témoin tous les jours de ce dynamisme écologique grâce à leur présence.
( photo ci dessous avec des Vautours fauves et 2 vautours moines )
Le monde de la chasse contribue aussi à ce retour des vautours dans les Gorges. La grande majorité des équipes de chasse en battue, ayant pris la bonne décision de mettre en pleine nature dans des fosses, les déchets de venaison après la chasse comme les peaux, les viscères, les têtes, les entrailles en créant des charniers plutôt que de les jeter dans les containers à poubelles de nos villages. Cela permet en période difficile pour les rapaces, à savoir l’hiver, de favoriser les apports alimentaires nécessaires à leur survie.
Les animaux charognards pouvant bien évidemment faire disparaitre ces restes en quelques jours, que si la chaux vive n’est pas répandu et si la fosse n’est pas trop profonde…
Que dit le législateur à ce sujet : La loi L226-3 du code rural stipule qu’il est « interdit de jeter en quelque lieu que ce soit les sous-produits d’animaux ». Une exception est accordée aux chasseurs, qui sont autorisés à laisser des petites carcasses, celles-ci contribuant au cycle de la chaîne alimentaire. Ces déchets doivent toutefois être abandonnés dans des endroits non fréquentés par le public. Les gros restes de chasse doivent être enterrés dès lors qu’ils représentent moins de 40kg. Au-delà, il faut faire appel à un équarrisseur, qui se chargera de la dépouille de l’animal.
Dans ce contexte là sur le Ventoux, les loups agissant en dynamiseur de vie sauvage sur le territoire en favorisant la bonne santé et la diversité de la faune sauvage, Ils en font bénéficier l’univers cynégétique et donc les vautours….
Dans mon film « Ventoux renaissances sauvages », je montre en images cette multitude et diversité animale sur le Ventoux grâce au retour des loups.
Si vous avez un doute …
Un : venez voir les séquences filmées dans mon film.
Deux : posez-vous cette simple question… demandez vous si les quotas de prélèvements des grands animaux du Ventoux sont en baisse, et si les chasseurs rendent les bracelets… Plus simplement encore demandez vous si les loups ont mangé tous les grands mammifères du Ventoux ?
et Trois demandez vous que deviennent sur l’ensemble du territoire de chasse Ventoux la totalité de la venaison après la chasse de tous ces animaux morts…
Pour info en 2020 sur le territoire du Vaucluse ce sont 147 biches et cerfs 1541 chevreuils 48 chamois et 10558 sangliers soit 12294 grands animaux qui sont abattus par la chasse. Ces chiffres montrent le potentiel de développement de la méthode d’équarrissage naturelle à l’échelle du massif.
Vous me direz, le plomb de chasse est l’une des sources principales de l’intoxication au plomb des
grands rapaces, mais je vous répondrais que pour le grand gibier on tire à balles… pas de souci de saturnisme et d’empoisonnement.
Peut être que sur certaines zones , les charniers que j’ai pu découvrir sont un peu trop près de grande route ou des sentiers de randonnée…. et que l’on pourrait attendre la fin de saison de chasse pour recouvrir le tout de chaux avant rebouchage ou alors, ne pourrait-on réaménager une zone commune et créer un charnier officiel dans les conditions favorables au cycle de la chaine alimentaire…
Cela donnerait une notoriété et une attractivité accrues sur le territoire du Ventoux montrant que le « rewilding » (ou restauration des fonctions écologiques des écosystèmes) peut être une solution fondée sur la nature dont il faut tenir compte pour le développement économique local, notamment dans les territoires ruraux.
Le retour naturel et la valorisation des vautours serait donc une triple réussite : écologique, sanitaire et économique pour le tout jeune Parc.
De nombreuses enquêtes menées au cours de ces dernières années montrent la forte attractivité
auprès du public des espèces emblématiques : grands prédateurs (ours, loup, lynx), faune de montagne… Ces résultats confirment une activité d’observation tournée vers ces espèces dans divers pays européens.
Dans ces territoires, le public profite de l’abondance de la faune pour développer l’écotourisme.
L’observation de ces espèces en immersion dans les milieux naturels où elles prospèrent génère des émotions et peut répondre au besoin de reconnexion de la société moderne avec la nature, sans qu’il soit pour autant nécessaire d’avoir un regard de spécialiste.
C’est à partir de 1996 qu’une soixantaine de vautours fauves sont réintroduits dans le massif
des Baronnies provençales (département de la Drôme) par l’association « vautours en
Baronnies », créée pour l’occasion , on connait aujourd’hui le succès de cette opération et la grande notoriété du parc des Barronies grâce à ses vautours…
Que serons nous capable de faire en Vaucluse ?…
Le retour des vautours dans le Ventoux n’est donc pas seulement le retour d’un animal emblématique permettant l’équarrissage naturel des animaux domestiques et sauvages. C’est aussi le développement des observations naturalistes et de l’écotourisme mais avant tout la restauration d’une fonction écologique majeure dont les écosystèmes et les humains bénéficient.
En 2022, un seul couple de vautours percnoptères est observé dans les gorges, et niche. Ces derniers sont sur la liste rouge des espèces en danger et en voie d’extinction. Un jeune s’envole.
En 2022, l’aiglon royal, lui, pourtant bien né, n’a pas eu cette chance. Relisez mon article de 2015..
Pour mémoire, mardi 22 juin 2017 à 14h, dans le PNR du Luberon,
un Vautour fauve a traversé la verrière d’un hélicoptère et s’est écrasé sur le côté passager.(Photo suivante source Vaucluse matin)
Permettez moi de citer un grand Monsieur spécialiste des rapaces à savoir M Decorde et son superbe ouvrage sur l’aigle royal du massif central et d’extraire certains passages : » Le passage en vol rasant des avions militaires à réaction, pour bruyant et stressant qu’il soit, ne semble pas particulièrement perturbant pour les oiseaux posés au nid, en phase de ponte, couvaison ou élevage de jeunes poussins. L’oiseau adulte sursaute mais poursuit ses activités ou son immobilité !
Par contre, que survienne, en vol bas, un avion à hélices, petit appareil d’aéro club, gros porteur et l’oiseau réagit, n’hésitant pas à quitter l’aire si cet avion passe trop près ou s’attarde dans le secteur.
En fait c’est la vitesse de l’appareil qui semble provoquer cette différence de comportement…. Leur réaction à la présence d’un hélicoptère apparait comme excessivement vive et brutale, et dans ce cas précis ils ne reviendront en général au nid qu’après une très longue absence, voire ne reviendront pas du tout….
Le développement important des déplacements aériens à basse altitude, de loisirs ou professionnels, pose localement, un réel problème d’incompatibilité avec la présence des rapaces… Si les pratiquants et pilotes ne sont pas sensibilisés et incités ou contraints, de respecter les périmètres de quelques centaines de mètres autour des aires, au bout de quelques années d’échecs de reproduction, les rapaces abandonnent définitivement le secteur... »
Plus récemment j’ai pu voir au dessus d’Aurel un avion de chasse traverser un vol de vautours… Le pilote les a-t-il vus ? ont ils étaient détectés par son radar ? ou a-t-il eu de la chance …
Dans un monde respectueux et idéal, au coeur du tout jeune PNR Ventoux, la communication de bords de route, dans les Gorges de la Nesque, serait bien différente si, au lieu de voir fleurir des panneaux géants avec la mention « Motard prudent, motard vivant… » ,
on pourrait lire dans la zone sensible des Gorges: « Vous rentrer dans une zone de silence… ». Ce panneau pourrait être situé entre Fayol et le Castelleras et le départ du sentier de la chapelle Saint Michel, avec un panneau d’information illustré par une photo de rapaces, bien sûr en taille réelle afin de susciter l’intérêt et la curiosité… avec une information, aux zones propices, pour que chacun soit informé…
Ce qui existe ci dessus, ce qui devrait exister ci dessous…
Ce mot d’humeur d’un photographe de vie sauvage n’évoque pas les perturbations, elles aussi répétées, de toute la faune, occasionnées par les moteurs bruyants des voitures de sport, les motos pétaradantes et les longs travaux de bords de route tout aussi intrusifs…
Je serais très curieux de connaitre les décibels à chacune de ces montées ou descentes sportives… Pour exemple mes séquences vidéos et donc sonores sont quasi à chaque fois inutilisables en son naturel car polluées pars ces sons parasites des moteurs. Il aura suffit d’une seule moto en allure très sportive dans le sens de la montée des gorges pour que sur le versant opposé à la route, un faucon pèlerin s’aplatisse de peur sur son perchoir et laisse tomber sa proie en l’occurence un merle…
Certains jours et plus particulièrement les samedi et dimanche, par grand beau temps, entre 11 h et 16 H, il est impossible d’observer paisiblement à partir du Castelleras.. car « on ne s’entend même plus penser ou parler à son voisin, du fait du volume des moteurs… »
Le droit actuel ne protège pas directement la biodiversité du bruit. Une réglementation dédiée aurait donc un véritable rôle à jouer.
Mais je rentrerai dans le détail une autre fois peut-être avec des chiffres en décibels et des exemples concrets dans les Gorges…
Que les gorges de la Nesque et le Ventoux demeurent
sous le regard bienveillant de « celles et ceux pour qui l’engagement n’est pas un vain mot ! »
Mercredi 15 mars 2023,
Ce sont 4 hélicoptères, sûrement en manœuvre, qui volent toute la matinée sur la Font Margot, la plaine de Sault… Je veux savoir si les Gorges de la Nesque sont concernées ou épargnées et je vais, avec mon fils, au belvédère pendant une heure, de 10 à 11 H pour faire de l’observation.
Nous voyons un vautour fauve en train de couver et au moment de la relève par l’autre membre du couple, nous apercevons un gros œuf tout blanc. Donc pas encore d’éclosion…
C’est alors que les ballets aériens des hélicoptères commencent. D’abord un premier survol à 100 au-dessus de nous en direction de Saint Hubert tout en s’arrondissant vers Villes sur Auzon. Un deuxième passe bien plus haut, 800 mètres environ, dans la même direction. Un grand moment de calme relatif, d’une dizaine de minutes puis c’est la remontée des gorges de ces deux hélicos.
Ils remontent dans un premier temps le lit de la Nesque à environ 800 mètres d’altitude pour finir au-dessus des falaises et sortir sur le plateau de Flaoussier.
Une fois au dessus des falaises, s’ensuit une vingtaine de minutes de survols du côté des Auvergnats (à une centaine de mètres d’altitude environ) …Sur cette zone, ils décrivent de grands cercles plusieurs fois. Ils disparaissent ensuite en direction de la combe de Font Margot…
Nouveau passage 15 minutes plus tard, en arrivant cette fois de Monieux, un gros hélicoptère fait du stationnaire au-dessus du belvédère, coté route de Saint Hubert.
4 minutes de sur place, puis direction Saint Hubert. Au bruit du moteur et à sa très faible altitude, je comprends qu’ il se pose.
Il y aura même 10 minutes plus tard un deuxième atterrissage, lui aussi à côté de Saint Hubert.
Ceux-là s’éloignent enfin, mais deux autres hélicoptères sont toujours bien présents très haut dans le ciel et font des grands cercles en direction du Ventoux et reviennent sur la zone : au moins à 2 km d’altitude. Donc très haut.
11 H : nous rentrons sur Sault et surprise en arrivant à la Promenade : un de ces gros hélicoptère est là, juste au-dessus de la Loge….
De retour sur Sault à mon domicile, je suis dans le jardin car il fait beau…
Vers midi plus aucun hélico dans le ciel… Pause repas sans doute oblige.
15 h : des hélicos, en provenance de la direction de Saint Christol, se manifestent à nouveau dans le ciel saltésien.
Les voilà à nouveau à très basse altitude sur Sault, la plaine de Sault et Font Margot.
16 h : j’ai enfin du temps pour retourner sur le terrain . En quittant Sault direction le Castelleras, je m’aperçois qu’il s’agit bien de grandes manœuvres car une trentaine d’hommes en vert sont sur le pont de la Croc et le descendent en rappel…
Sur ma route, je croise aussi pas mal de jeeps et autres camions militaires.
Pendant plus de 40 minutes infernales, un gros hélico fait des grands cercles en survolant, au cours de ses 6 passages successifs, la chapelle Saint Michel, le Castelleras et le rocher du Cire puis la ferme de la Font de Jean. Je vous laisse imaginer le volume sonore…
Ce sont bien des manoeuvres aériennes militaires en plein coeur de la zone Natura 2000 du PNR Ventoux sans doute avec tous les plans de vols approuvés et toutes les autorisations requises !
Un autre passe à nouveau en arrivant de Saint Hubert direction le Ventoux, lui aussi à très basse altitude.
Aucun rapaces n’est visible en vol, ce qui est plutôt rare pour une fin de journée ensoleillée.
En résumé, sur cette seule journée du 15 mars 2023, j’ai pu constater et comptabiliser près de 10 passages d’hélicoptères sur le Castelleras, ce qui représente à minima prés de 35 minutes de présences perturbatrices à moins de 700 mètres de distance de cette zone pour une altitude de moins de 200 mètres : autant de passages que sur mes 4 journées d’observations de Janvier dernier.
N’ayant pu être sur la zone avant 11 h ni entre 15 et 16 h alors que l’activité aérienne était bien visible sur le village de Monieux et les alentours proches des Gorges, il se peut que cette pression ait été bien plus grande encore.
Plus aucun rapace ne sera visible en vol durant toute la fin d’après midi. Ce qui est exceptionnel.
Il se peut que les dégâts soient irréparables et que la mortalité soit forte à cause de cette journée. Les parents ayant quitté leur nid et abandonné l’oeuf …
L’avenir nous le dira.
Photos de ce reportage Nicolas Ughetto ©